Écritures d'aujourd'hui.: RIB EAT-MED

JUIN 2025

Parfois écrire est une urgence, une nécessité. Les mots arrivent seuls, ils font des acrobaties sur les touches de l’ordinateur, ils clignotent, ils chuchotent. Mais à qui s’adressent-ils ? Qui les lira ? Qui les mettra en scène sinon nos propres compagnies ? Le doute nous gagne mais nous y croyons cependant, nous continuons à écrire ces textes, à agir ensemble ou isolément pour les diffuser, pour les partager. Alors, si nos mots restent dans nos tiroirs, écrire serait une thérapie ? Non. Tout au plus peut-on dire que cela allège le poids de nos préoccupations, de nos douleurs, en construisant de petits remparts fragiles contre l’angoisse du monde et notre sentiment d’impuissance. Ecrire, finalement, c’est passer à l’action, faire ce que nous savons faire et le faire le mieux possible, quel que soit le parcours de nos textes. Ne pas se résigner. Parler du monde parce que c’est ce temps et ce lieu que nous partageons. Parler de l’histoire et du passé, parce que ce sont nos racines. Inventer des personnages qui portent des paroles multiples. Faire rire et faire pleurer, parce que ces émotions sont l’essence de notre humanité, ce qui nous conduit parfois à nous dire, au milieu d’une pièce où nous sommes spectateurs : voilà, c’est exactement ça. Et pour un instant suspendu, nous sommes au plus juste, et nous pouvons nous passer de mots. Danielle Vioux.

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